Koala et dauphins.

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La côte ouest australienne, ce mythe attends le caoutchouc de mes pneus increvables avec impatience. On va se régaler de grands espaces !

En entrée je me paye une petite halte de quelques jours à Lancelin dans rien de moins qu’une maison entière pour moi tout seul. Emily et Colin, parents de cyclovoyageur de Warmshowers.org, me donnent les clés sans sourciller. Ma voile et moi nous ruons alors vers les fameuses dunes de sable du petit Sahara local. Sur la route a été abandonné un petit sandboard pour surfer les pentes sableuses. Il devient mien, nous devenons jeu.

Mon pote Ben me rejoint pour confectionner la dernière vidéo phare de sa marque Ikon sur le concept ‘En route avec Aile en vélo kite à travers l’Outback australien’. Deux jours de travail pour trois minutes de film : c’est la sueur de l’esthétisme filmographique, la monnaie de passions rencontrées.

Chemin faisant, au nord de Perth, Yanchep national parc, un koala fait des siennes en pleine nuit à quelques mètres de mes yeux de renard, épouvantés de chance. Ce parc ouvert n’est pas supposé l’être pour le cyclopirate nocturne que je suis. Mais le dieu cyclo m’a accordé la discrétion du silencieux. Je me glisse où je veux, Mon Baroudeur de vélo ne me trahira jamais, portant chaque fois mes pas plus loin dans l’émerveillement du monde. A cette heure avancée, ce n’est plus rouler mais bien rêver que l’on fait sans effort en vieux complices de la route. 

Chaque chance a son prix, et le vent me le rappelle aigrement le jour d’après en poussant à bas mon chapeau-casque sous les roues d’une vieille conductrice trop hagard pour stopper à mes cris. Les roues avant évitent de peu mon précieux équipement, il faut la persistance mortifère des roues arrière pour réduire à néant mon exosquelette de crâne en un bruit horrible. Dans un éclair de peur, j’imagine ma tête dans le casque, la vie me reprend dans sa pleine réalité, ce n’est qu’un casque, ce n’est qu’une piètre conductrice aussi ! Elle s’enfuit lâchement, sans même une excuse. Quelques heures suffisent à trouver un casque de secours dans le ‘rubbish recycling tip’ de la ville. La roue tourne. Littéralement.

La puissante brise du sud m’emporte vers Monkey Mia, connue pour ses dauphins joueurs et amicaux, venant chaque jour se nourrir aux frais des rangers leur offrant quelques poissons par jour. Des centaines de touristes assistent respectueusement au spectacle de la nature s’offrant encore à eux. Mon sourire sans doute, la joie de côtoyer ces graciles créatures des rêves de mon enfance aussi, me font être l’un des heureux élus pour nourrir un de ces dauphins rieurs. On se marre, j’y ai mis du piment dans la bouche, quelle poilade! Finalement et m’étant ravisé vu le peu de popularité que soulèverait cette blague douteuse, j’opte pour la procédure classique du ‘chope ça Fifine’ et voilà l’animal emportant son lot devenu quotidien. 

Paul Mason est mon hôte Couchsurfing de ce lieu du bout du monde. Un bateau, une ferme à huitre perlière, un filet, un banc de King snappers et voilà la journée pleine de bonnes choses.

Prochaine activité au programme : battre le record familial de la plus grande distance en vélo de minuit à minuit qui est détenu par mon frère Christophe avec 232kms. Objectif avoué : 300kms.

A suivre…