Le Salar d’Uyuni

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Enfin, et c’est là un bien pauvre mot pour exprimer notre soulagement, nous atteignons le mythique salar de Uyuni. C’est la plus grande surface plane et salée au monde.

Eh bien laissez moi vous dire qu’après 20 jours de piste en terre et en sable, c’est le paradis.

11 heures du matin. Après quelques kilomètres sur le sel dur comme du béton, nous déjeunons sur ce lieu étrange.

Une petite brise légère du nord se fait alors sentir, ni trop forte, no trop faible, juste le petit souffle qu’il me faut pour mettre à l’épreuve pratique une très vieille idée.

C’est parti, je défais ma voile, et après quelques essais me voila sur le vélo avec l’aile au dessus.

Jouant alors avec les freins, je tente de mettre la voile en position pour qu’elle tire le vélo comme un kite le ferait dans l’eau.

C’est incroyable, on peut le faire, le système avance tout seul, je n’ai même pas à pédaler !

Soudainement, derrière moi, Nadège pousse un cri.

Son axe de pédale vient de se casser.

Le vélo peux rouler, mais impossible de pédaler.

Eh bien voila l’occasion d’adapter le concept « En route avec Aile » pour surmonter un obstacle mécanique.

Nous attachons une suspente de parapente entre nos deux vélos, je prends l’Alpazone en mains avec la voile et nous allons ainsi, la voile tirant Nadège et moi sur nos deux vélos.

Nous allons entre 22 et 30 km/h sur 60 kms de bonheur, traversant le salar dans son ensemble, sans même faire un seul coup de pédale !

Aux dernières minutes de soleil, nous apercevons tout prêt l’Hôtel de Sel, entièrement fait de sel.

Les tables, les bancs, les sièges, les lits, la décoration, tout est fait en sel.

Alors que nous « voguons » encore dans cette lumière de beauté, nous voyons deux cyclistes venir vers nous.

« - Hola, hola compañeros ! » nous sortent ils.

Je suis alors concentré sur le contrôle de ma voile, il me faut plusieurs minutes pour réaliser que l’un deux, en contre-jour, n’est autre que Geoffray !

Celui-ci nous ayant attendu à Uyuni avait finalement décidé de partir avec un cycliste argentin rencontré sur place. Quelle rencontre heureuse !

Lui ira de son coté quelques jours, le temps pour nous de récupérer et de réparer de multiples choses sur Uyuni.

C’est là que nous retombons par hasard sur nos potes marcheurs de San Pedro, Pierre, Gautier et le groupe de marcheurs-grimpeurs fous !

Dans la ville aussi nous redécouvrons la jouissance d’une boutique remplie de bonnes choses à manger !

Potosi est l’une des cités les plus importantes de l’histoire de l’Amérique du Sud.

Sa mine d’argent est exploitée depuis 500 ans, donc l’arrivée des colons espagnols. Elle donna à l’Espagne tant d’argent « qu’un pont d’argent aurait pu relier la ville au vieux continent. ».

Mais ce au prix de millions de vies d’esclaves amérindiens et africains, bien évidemment !

Nous visitons la mine et constatons les terribles conditions de travail encore existantes de nos jours, même si bien meilleures que quelques dizaines d’années avant.

Nous y sommes venus en bus (aller-retour, pas d’avancée au moteur dans ce tour du monde) afin de réparer le vélo de Nadège.

Enfin Geoffray nous rejoint pour retraverser ensemble le grand Salar d’Uyuni passant par l’Isla de Incahuasi et en direction du volcan Tunupa.