Voler ici est très pratique. Le site est ouvert vers le nord et le sud, c'est-à-dire pour les vents marins, ou de terre. Les atterrissages sont parfaits, de la bonne herbe bien verte, et même si le vol en cross est difficile, j’aime beaucoup ce site. C’est l’occasion de prendre le temps pour une petite conversation avec mon aile haut dans le ciel, admirant le Cristo Redemptor pendant le coucher de soleil et à cette ville si étrange où tant de choses se passent. Le point de vue sur la ville me paye de tout mes efforts faits pour venir jusqu’ici. Les « morros » ou pains de sucre, gros rochers verticaux, donnent à la ville ce cachet qui en fait la plus belle du monde à mes yeux en tout cas.

Le vent est parfait ce jour là, la brise est sud, deux voiles se disputent déjà l’espace. Sur ce site, le décollage se fait en plein milieu d’un venturi. Aucune ascendance ne se fait sentir avant de sortir de cette mauvaise passe mais très vite je dépasse la crête est-ouest et l’ascenseur éolien s’en mêlant, je me retrouve 300 mètres plus haut, un tour Eiffel d’arrachée à Newton ! sous mes pieds la forêt du parc et la maison de Paulo cachée au milieu, gardée par de grosses araignées excitant chaque soir ma vieille arachnophobie.

Une heure de vol au-dessus de la baie à jouer avec les Urubus, grands oiseaux noirs, quelques individus s’approchant à quelques mètres à peine. Atterrir au décollage me semble trop aventureux, en hésitant je frolerais plusieurs fois l’occasion sans conclure. Au final, à force de m’amuser dans les zones de non ascendances, me voila en panne d’altitude et forcé de viser la plage verte où 3 chevaux paissent tranquillement. L’arrivée inopinée du grand uburu blanc les laisse insensibles, juste assz curieux pour venir renifler la voile repliée.