Nouvelle Zélande tome 2 - Message posté le
Nadège écrit :
Opua, Baie des îles, mois de mars.
Lors de nos recherches de voilier-stop dans la marina de Opua, nous nous étions largement entendu dire que la saison des départs vers la Nouvelle-Calédonie ne commencerait pas avant le mois de mai, après la période cyclonique. Et nous espérions embarquer dès le début d’avril…
Mais si ce voyage nous a appris quelque chose c’est bien de ne pas se laisser décourager par les « on-dit ». Il est vrai que la plupart des voiliers partiront plus tard, mais nous croisons tout de même quelques voileux intrépides à l’affut de la première fenêtre météo pour hisser les voiles au plus tôt. Et c’est cette petite chance qui, un jour, nous amène à rencontrer par hasard le capitaine Denis Pinard qui projette de partir dans l’après midi même vers la Calédonie à bord du Manta, un catamaran suffisamment grand pour nous et nos vélos.
Acceptant de nous embarquer, il fait le sacrifice de retarder son départ de 12h, c’est à dire de rater la fenêtre idéale de vent, afin de nous laisser le temps de nous préparer et satisfaire aux tâches administratives de la douane. Avant d’embarquer il nous faut paqueter les affaires, faire les courses pour une semaine de navigation, et surtout annoncer à tout le monde notre départ imminent.
Un peu stressés, un peu en retard, nous jouissons tout de même d’une magnifique et émouvante soirée de départ au cours de laquelle nous réalisons une petite conférence privée sur notre voyage. Merci encore à la communauté de Russel pour son accueil chaleureux. Merci à Elizabeth pour ses petits pains qui nous aurons régalé jusqu’au Cailloux. Après onze mois cumulés en Nouvelle-Zélande, c’est un important chapitre du voyage qui se conclue en beauté et le début d’une nouvelle aventure plus maritime.
Poussés par un vent du sud, la traversée se fait paisible avec quelques belles prises poissonneuses sur la route. Le capitaine est un « bon vivant » qui porte bien son nom, et son Manta spacieux et fort confortable. Nadège comme à son habitude passe les trois premiers jours à vomir et Olivier est aux petits soins de madame.
Au troisième jour nous avons une surprenant visite. Le détecteur de signaux radars normalement émis par les gros cargos s’affole d’un seul coup. Nous avons juste le temps de jeter un œil dehors pour apercevoir un gros quadriréacteur volant à fleur d’eau et fonçant droit sur nous. Tous aux abris !
Ce fou est en fait en exercice de l’armée néo-zélandaise et nous demande flegmatiquement à la VHF de nous identifier. On n’ose pas trop faire les guignols alors on leur raconte tout, même l’histoire des bonbons volés à Carrefour quand j’avais dix ans… Lassés, ils retournent chez eux.
Message en bouteille.
La semaine dernière nous recevions un message encore plus étonnant qui change radicalement ce que nous pensons des chances de survie après un naufrage près d’une île déserte:
“Hi Nate / Olivia,
Your message which was dropped from a sailing vessel from PECC, cruising from new caledonia to new zealand, 2012 was found by me on the remote beach of far north queensland in australia when i went for beachcombing! The bottle was found at cape bedford, north of cooktown, which is 350kilometers north of cairns, qld. It was found 2 wks ago and i completely forgot to reply! If you get this e-mail, please do reply just to let me know that you know that your message in a bottle was found!
Best Wishes, Reshmi”
La bouteille que nous avions jeté il y a 18 mois a navigué jusqu’en Australie à 1800 milles nautiques de son point de départ et a été retrouvé intact!
Sept jours de mer au total nous ramènent un an et demi en arrière, en Nouvelle-Calédonie, pile dans les temps pour préparer l’Odyssée du Vanuatu.