Se réapproprier notre terre d’enfance

France pause - Message posté le

Les premières retrouvailles familiales sont très courtes, juste le temps d’un café sur un coin d’aéroport. Nous les retrouverons plus longuement à Grenoble. Nous passons ces premiers jours en France avec les potes de Paris. Sarah et Aurel, Mathias et ses enfants, tous les 7 nous rejoignons Fontainebleau, à Bois le Rois. Le décalage est dur à avaler à la fois sur le plan hémisphérique et culturel. Autant ces 48h de voyage nous ont complètement épuisé autant cela n’est rien en comparaison avec les quatre années de vélo qui nous ont mis complètement à coté de la plaque quand aux habitudes citadines. Il va falloir réapprendre à faire la fête et glandouiller.

Puis nous reprenons la route en stop pour descendre vers le sud, vers nos Alpes chéries. Les voilà qui montent sur l’horizon. Doucement, les endroits familiers se dévoilent, les sensations enfouies dans la mémoire réapparaissent avec un naturel déconcertant. Le hasard du stop nous ramène chez Nadège, où toute la famille s’est rassemblée pour nous accueillir. Un coup de bigot aux Peyre et voilà les deux familles réunies physiquement pour la première fois.

Ca y est il est temps de prendre le temps avec la Famille. Nous gravissons un sommet bien connu des Grenoblois, le Moucherotte, avec les enfants Peyre. Nous étions également impatients d’importer le merveilleux concept du Fire-Bath, la baignoire à feux d’origine néo-zélandaise, dans notre région. Il existe désormais deux points stratégiques pour savourer les étoiles dans un bain chaud : Fugières, sur le plateau Matheysin, au sud de Grenoble et Ezy, au pied des falaises du Nord Vercors. 

Le téléphone dérange le monde. Mais il devient sourire lorsqu’un ami m’invite à la dune du Pyla pour quelques jours de soaring en parapente sur la plus haute dune d’Europe ! Seb, Mathias et moi formons un trio soudé pour la vie. Des années d’absence n’ont pas altéré le sentiment qui nous anime, même s’il faut toujours un peu de temps pour se refaire les uns aux autres. Des quatre coins du pays nous partons au nom de l’Amitié. Pour moi cela se traduit par 1600 kms de stop et trois jours de voyage, le parapente Ultralite au fond du sac, sa petitesse plus serviable que jamais.

Je profite du trajet pour passer voir Estelle et Alex, le Maître Web de mon site, rencontrés en Calédonie lors que nous les hébergions pendant leur propre voyage à vélo. Les parents d’Estelle ont une ferme de production de foie gras de canard, tout est dit.

La famille est le concept le plus important au monde, me disent les gens sur la route. Ceci étant posé, alors il faut passer le meilleur temps possible avec eux. Et pour cela, choisir soigneusement le plus bel endroit au monde. Mon parrain Gérard, saint homme s’il en est, a réaménagé depuis 30 ans un chalet nommé Champébran, dans la vallée de la Bérarde, massif des Ecrins. C’est à 15 minutes de marche de la route, pas de voitures sur place. Nous y passons quelques jours que je jure renouveler à l’avenir. « Le recours à la cabane » dirait Sylvain Tesson, oh oui mille fois lorsqu’on a besoin de se ressourcer après des années d’absence !