Nouvelle Zélande tome 1 - Message posté le
J’ai deux amies dans le coin. Jola et Nela se nomment les ‘TwistyTwinz’ (les jumelles enlacées) et forment une équipe d’acrobate de plus en plus connue sur le pays. Elles nous convainquent de laisser là les vélos pour une virée chez elles du coté de Christchurch dans leur magique forêt-jardin d’Amberley, Twistyville. Après le terrible tremblement de terre deux ans auparavant qui a détruit leur maison, elles ont déménagées dans deux superbes ‘maison-camions’ installés dans la forêt. Leur qualité de vie a monté d’un cran.
Cette nouvelle forme de vie plus libre a tellement motivé Justin, le copain de Jola, que tous deux se sont mis à construire doucement un 38 tonnes habitable plus magnifique que tous ceux existants. Un véritable château du 12e siècle sur roues. Les murs et le toit se déplacent grâce à un jeu ingénieux de winches et de câbles offrant un volume immense à l’intérieur dès que posé quelque part. Les panneaux solaires apportent eau chaude et énergie électrique. Le plus beau à voir sont deux tourelles à l’arrière se déployant pour devenir douche et toilette sèche. Sans compter la baignoire sur le toit chauffée au feu de bois ou au gaz, au choix. Voila un exemple de vie mi-sédentaire qui nous parle pour le futur.
Arthur’s Pass cache dans ses replis montagneux une source d’eau chaude à quelques heures de marche dans Marakau Valley. Nous randonnons deux jours avec Nela et quelques amis pour nous plonger délicieusement dans la sauvage nature et ses secrets de bain de jouvence.
De retour à Nelson, le Baroudeur se bichonne une réparation importante sur la roue arrière. Le magasin de vélo R&R Sport me file un coup de main royal en m’offrant d’utiliser leur atelier une après midi. Un grand merci à eux ! (pub)www.rrsport.co.nz (fin pub)
Ben et Anelise sont les potos de Calédonie. Les voila en van dans le pays à la conquête de sites sauvages de parapente. Alors nous inventons des décollages, des atterrissages, des soaring tout doux dans l’air de Golden Bay. Pohara et Colingwood nous voient d’en bas. Nous survolons les champs pastoraux comme des rapaces prêts à fondre sur les innombrables moutons. Ce sont des dunes en herbe avec du vent laminaire sans défauts. Le soir, rien ne nous pousse à en repartir, nous campons là, repu de grand air et de liberté.
Nous aimons cette région. Les gens montrent des styles de vies alternatifs, conscients de leur impact sur leur environnement, appliquant des techniques différentes pour surmonter les obstacles de la vie. Ils sont plus proches de la réalité naturelle des choses. Les jardins vivriers sont pléthores, ils échangent avant d’acheter, roulent à vélo, réfléchissent différemment à l’éducation de leur enfants et s’éloignent petit à petit de l’ultra-consommation maladive des grands centres urbains.
Allier différents moyens de locomotion n’est pas simple, lors que je fonce en vélo et les copains vont lascivement par les petites routes. Nadège en profite pour reposer son genou toujours douloureux. Notre errance de groupe nous mène au final au poétiquement nommé Farewell Spit, ou ‘bec de Kiwi’ d’après l’étrange forme acérée de ce grand banc de sable à l’extrême Nord de l’île.
Anelise change notre destinée en offrant à Nadège une genouillère. C’est le miracle ! Plus de douleurs, elle roule des dizaines de kilomètres sans peine, le monde est à nous de nouveau ! C’était si simple que nous en pleurons de joie.
La magie du Voyage s’opère encore quand apparait par miracle Laura du Chili, La Serena. Nous avions escaladé ensemble le Licancabour (volcan bolivien, 5095m). Ce petit morceau de dynamite féminine nous parle sans relâche du mont Aspiring dans les Alpes Néo-Zélandaise (3033m) et nous accompagne quelques jours sur notre route en vélo. Nous nous reverrons sur les sommets.