De Picton à Nelson

Nouvelle Zélande tome 1 - Message posté le

Picton nous accueille dans l’île du Sud par une nuée de cyclotouristes prêts à prendre le ferry pour le nord. Ils fuient l’hiver qui pointe son nez au sud. C’est pourtant là que nous allons. Tant mieux, aller à contre sens nous permettra de faire plus de rencontres cyclo-amicales. 

Une première étape nous amène à Havelock. Nous rencontrons le patron du ‘Bluemoon backpacker’ un parapentiste locale qui nous indique un spot de parapente. Les pentes herbeuses amènent doucement notre équipée vers le sol après une bonne ascension. Epars, les moutons bêlent dans nos ombres majestueuses. Je joue maintenant avec un petit parachute-jouet fait d’un sac poubelle largués à la verticale de l’atterrissage. Le parapente se doit de rester ludique avant toute chose. Les sensations prennent tellement plus de relief quand on ne se prend pas au sérieux.

La communauté cyclo warmshowers.org nous connecte à Peter et Erika, une famille de WWOOFing sur Nelson. Ils habitent un lieu improbable en ville où la forêt entretient chez tous un sentiment d’être en nature profonde. Leur projet de vie a fait fleurir un jardin de culture vivrière bio auquel nous participons en échange du gîte. Nous glanons la nourriture nécessaire pour notre groupe d’agriculteurs stagiaires parmi les invendus des supermarchés et des boulangeries. La vie est belle quand elle est faite de bric et de broc !

Une longue grimpe au cotés des paresseux 4x4 nous donne l’accès au spot de parapente de Nelson, Barnicoat Hill. Un essaim de voiles s’est formé rapidement. Nous trouvons un groupe de pilotes français effectuant le tour du parapente néo-zélandais en moyen uniquement motorisés. Deux semaines de conduite effrénée à travers le pays du nord au sud pour dire ‘je l’ai fait’ ! C’est là un aspect de la société que nous trouvons triste à mourir. Rapide, efficace, au travail comme en vacances…

Nous préférons prendre notre temps, (et non ‘perdre notre temps’ comme nous avons entendu dire des touristes parisiens) marcher lentement vers notre objectif céleste pour s’en élancer avec la forte conviction de pleinement mériter ces minutes de félicité. Et notre plouf de découverte n’en est que plus noble, plus intense.