Colombie

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Me voila en Colombie!

Ce pays fait peur à beaucoup de gens en France et dans le monde. Tout le monde pense que c’est le meilleur pays au monde pour se faire tuer ou enlever. L’image médiatique internationale est désastreuse et les colombiens le savent.

Aussi sont-ils tous enchantés de me voir venir à vélo. Je trouve là un accueil rare, chacun cherchant à montrer que leur pays a beaucoup de bons cotés. C’est sans doute le peuple le plus sympathique que j’ai rencontré en Amérique du Sud avec le Brésil et le Chili.

Nous sommes maintenant fin décembre.

Je calcule que j’ai jusque fin janvier pour atteindre Panama, en comptant la traversée Carthagène-Panama à réaliser impérativement en voilier-stop. Ce qui me laisse un mois pour traverser 1800kms de montagnes difficiles.

Ca, ça me fait plus peur que quelques dealers de drogues éparpillées dans la jungle.

Pour une fois ma solitude est un bon point. Je peux défoncer mes jambes, mon cœur, tout mon corps avec le ferme objectif de pédaler quelque chose comme 80 ou 100 kms/jour. Je serais le seul à convaincre, c’est beaucoup plus facile !

Grande nouvelle, mon pote Franck-Olivier rencontré au Mt Toubkal (Maroc), va venir me rejoindre au Panama début février. Une motivation de plus, et de taille ! Les bons amis sont rares en voyage.

Je n’ai donc pas le choix : foncer, encore !

Ca commence à faire un moment que je suis fatigué de devoir aller vite.

Le voyage est tout sauf devoir aller vite à mes yeux. Je réalise que je me suis mis de trop grands objectifs par rapport à ce que je veux faire sur les à-côtés de la route.

Parapente, conférences, écrire, rencontrer, randonner, rêver, tout ça prend du temps et j’en manque.

Je décide donc de me mettre de plus petits objectifs de distance une fois de l’autre coté du Pacifique. De la même manière je commence à m’habituer de plus en plus à l’idée de prendre deux ou trois années de plus pour terminer la grande boucle.

Un total de sept années me plairait assez dans l’idée, c’est un joli chiffre.

La partie Sud de la Colombie est la plus difficile car très montagneuse. C’était aussi l’une des zones plus dangereuses il y a quelques années.

Mais depuis 2 ans le gouvernement a renforcé de manière notable la sécurité dans tout le pays, rendant les grands axes beaucoup plus sûrs.

Je rencontre des soldats de l’armée régulière armés jusqu’aux dents à chaque points stratégiques. Ponts, bâtiments administratifs, ils se montrent de partout comme les policiers chez nous.

En général une présence trop forte d’un corps armé me rends nerveux, c’est plutôt le signe d’une insécurité qu’une sécurité, mais dans le cas présent je suis content de les voir.