La montagne Tahitienne

Polynésie Française - Message posté le

Depuis Makemo nous devons rejoindre Tahiti pour retrouver le Lady K afin d’aller aux Tonga ensemble. Notre plan était de trouver un voilier sur place mais malheureusement aucun des rares voiliers que nous avons rencontrés ne rentraient à Tahiti. Nous avons donc été obligé de prendre l’avion.

Je vous vois venir tout de suite :

« - Quoi ? Un avion ? Brûler du pétrole ? La quintessence de l’engin motorisé et polluant à l’extrême ? Qu’est ce que ça veut dire Olivier ? Tu abandonnes tes principes? »

Oh la ! Oh la ! Du calme ! Non je n’abandonne pas les chers principes qui conduisent mon projet. Pour bien mettre les points sur les « i », mon concept est de dessiner une trajectoire autour du globe sans utiliser de pétrole. Si à un moment donné je pars d’un point pour y revenir plus tard et recommencer de là le tour, je m’autorise dans ce cas l’utilisation d’un moyen motorisé en minimisant au maximum des possibilités. Le tour du monde proprement dit sera tout de même réalisé sans pétrole... Dans le cas présent je ne fais que revenir à Tahiti où j’étais arrivé auparavant sans moyens motorisés. Bien entendu du point de vue de l’empreinte environnementale il aurait été largement préférable d’éviter l’avion mais je n’ai pas vraiment le choix dans le cas présent.

Un petit avion à hélice nous emporte à Tahiti dans le ciel polynésien, un des plus beaux qu’il m’est été donné de survoler. C’est bien la première fois dans ce voyage que je dépasse les 80 km/h... Voler au-dessus des lagons parsemés dessous nous est une pure merveille. C’est vraiment le meilleur point de vue pour admirer ces perles des mers chaudes du Pacifique.

Tahiti.

Nous retournons dare dare chez nos amis les « Pierre à feux ». Deux d’entre eux se joignent à nous pour attaquer le mont Aorai, le deuxième plus haut point de l’île avec ses 2066m. Nous marcherons deux jours pleins, marchant-escaladant à moitié ce chemin incroyable couvert de boue à travers la jungle du pays. On adore !

La nuit au refuge nous réserve une belle surprise, nous sommes invités à partager rien de moins qu’une magnifique fondue au Beaufort avec du vin fin d’Alsace, s’il vous plait ! Après deux longues années sans avoir pu rentrer en contact avec le divin Beaufort de chez moi, je manque plonger la tête entière dans la casserole...

Du sommet nous admirons le lever de soleil sur les trois quarts de l’île. De magnifiques formations volcaniques emportent le regard le long d’une immense chevelure de cascades à travers les cirques entourant notre nid d’aigle. Le ‘Diadème’, cette couronne de roche qui personnalise la géographie Tahitienne, s’étends à nos pieds brillant des milles feux de l’aube. Très loin en bas dans la vallée de la Punaruu se balade quelques voiles de parapente. D’ici il est impossible de décoller à cause des forts vents d’alizés qui soufflent ce matin. Mais une belle aire de décollage invite à tenter l’expérience un jour de météo propice, clairement. Avis aux amateurs de vol sauvage.

Quelques vols en condition plus classiques les jours suivant me donnent le courage de ranger ma voile à fond de cale du Lady K en attendant de la déplier de nouveau aux îles Tonga, quelques 1500 milles nautiques plus loin.

Nous sommes prêts à partir demain.