Traversée de l’isthme de Panama

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Me voila pressé par le temps de nouveau. Franck-Olivier arrivera à l’aéroport de Panama demain soir. Je dois encore traverser… le continent !

Heureusement cette partie est très courte. 120 kms. Cependant les 50 premiers kilomètres entre Carti et la route Panaméricaine sont TRES durs ! La piste monte jusque 500m d’altitude passant à travers la jungle, un torrent à gué, et surtout des pentes extrêmement abruptes.

Je calcule sur certains tronçons des montées et descentes de plus de 30%, jamais vu ça. Ils m’avaient bien dit que seuls les 4x4 pouvaient passer, mais je ne les avais pas crus. A raison d’ailleurs, je suis passé en fin de compte !

Une fois mon vélo à terre je peux alors pédaler, mode léger, merci à Peter, backpacker anglais à qui je confiais le gros de mes bagages jusque Ciudad de Panama.

L’après midi du premier jour est OK, je campe le soir tout seul dans la jungle, pas très rassuré. Je suis tout près du Darien Gap, plein de guerilleros FARC de Colombie. Puis d’étranges cris s’approchant doucement de ma tente. J’apprendrais plus tard que ce sont des singes hurleurs.

J’adore le matin du deuxième jour : un pneu à plat ! Yipiii !

Le temps de réparer ça, je repars sur la piste-falaise haletant déjà comme un phoque.

« BANG ! » Yeah, top cool, mon pneu avant vient d’exploser subitement, j’adore !

Réparant avec un exemple de patience bouddhiste, je regonfle le pneu une fois de plus.

BANG ! Explosion une fois de plus.

Bien sûr, il y avait un trou dans le flanc du pneu. Irréparable. Merde, je n’ai pas de pneu de rechange, je ne peux pas aller plus loin ! La fin de la piste en somme.

Après avoir tant fait d’efforts pour arriver à temps avec ma règle d’or « sans pétrole », je me sens un peu désespéré pendant un moment. Puis je décide de faire du stop jusque Ciudad de Panama et d’aller chercher mon pote pour nous éclater quelques jours. Je reviendrais par la suite au même point pour finir cette partie ultime de l’Amérique du Sud pour ne pas couper le fil rouge du tour du monde sans pétrole.

Quelques heures plus tard, me voila à l’aéroport à scanner du regard les passagers qui sortent de l’avion de New York. Franck-Olivier ne sait pas que je suis arrivé à temps, il ne s’attend pas à me voir… mais pas de Franck-Olivier ! Je crois rêver.

Je ne le verrai que de retour à l’hôtel, il a dû passer derrière un gros amerlock joufflu et je l’ai loupé ! Après tant d’efforts pour arriver à temps, l’histoire ne manque pas d’ironie.