Vol de fou à Ibarra

Equateur - Message posté le

En arrivant à Ibarra, je regroupe mes forces pour monter au décollage local de parapente en haut de la montagne.

Je me trouve sur LE spot de parapente acrobatique en Equateur.

Seul souci, j’attrapais la nuit dernière une infection carabinée de l’estomac au milieu de la nuit. Je devais alors passer une série de tests à l’hôpital me laissant patraque au matin, forcément. Mes facultés de jugement et de réactions sont amoindries.

Personne au décollage, le vent semble OK même si les nuages bas me montrent une direction pas franchement de bon augure.

L’école locale de parapente m’avait rassurée sur ce point, je décolle donc. C’était là sans doute l’une des plus grosses erreurs de ma vie.

Après cinq minutes de vol tranquille, je sens la voile bouger brusquement. Sensibles aux mouvements de l’atmosphère, elle me crie que la zone est remplie de rotors dangereux.

Je suis maintenant balloté en tout sens, pouvant à peine contrôler ma voile ! Un vrai cauchemar se profile devant mes yeux.

Une manœuvre archi-connue consiste à tirer les « grandes oreilles » des cotés de ma voile, augmentant le taux de chute pour raccourcir le vol et augmenter aussi la stabilité.

Ma deuxième erreur me saute maintenant aux yeux, j’ai oublié mes gants. Les fines suspentes me tranchent les doigts, j’ai du mal à tenir la manœuvre.

Sourire est la meilleure des choses à faire dans ce type de situation. Sourire bloque la panique, la contrôle, la séduit, la transforme en énergie constructive.

Je souris donc face à ma peur, face à une angoisse grandissante. Au plus profond de moi je rappelle mes vieux rêves de voler. Alors vient la tranquillité, le contrôle sur moi, sur ce qui m’entoure.

Pas une seule fois la voile ne se fermera méchamment, je serai toujours présent pour le bon mouvement au bon moment. Les heures d’entrainement au sol, en soaring, ont payée.

!!!

Enfin j’atteins le sol, au terrain d’atterrissage officiel. La voile est à terre, mes genoux aussi à embrasser la terre promise.

Trois minutes plus tard une rafale de vent terrible couche les arbres autours. Si j’avais été en l’air à ce moment là, c’en était fini du Grand Voyage !