Carnaval de Rio 

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Arriver deux semaines avant le début du plus grand Carnaval du monde me force à rester pour cet évenement d’ampleur international. Carnaval est une immense fête au Brésil comme chacun sait, quasi la fête nationale. Elle rassemble tout le monde et chacun y participe. Toute un industrie y travaille toute l’année simplement pour quatre jours de festivités. Chaque ville, chaque village organise son propre carnaval mais celui de Rio est le plus populaire, le plus grandiose, et surtout le plus connu au-delà des frontières. Comme souvent dans les grands festivals, nous avons le festival officiel au devant de la scène, avec caméras et tout le touin touin, et par derrière, dans les rues, les favellas et à la plage, le festivals off, celui des vrais gens du pays, celui dont je languis de voir, dý apporter ma touche de couleur et de gaieté.

Lors que je suis à niteroi, je finis par déambuler dans les rues ce premier soir. Même si tous ne sont pas déguisé, une bonne moitié des gens se change en lapin, loups, gorilles, dragons, ou princesse. Une bonne partie de la populace profite de ce jour où tout est permis pour changer d’apparence sexuelle. Beaucoup de « femmes » ont un mauvaise barbe suspecte et quelques « gars » ont de trop jolies formes pour une vraie masculinité…

Mon pote Paulo est l’ « une » de ceux là, dansant comme un fou de partout. De mon coté je me mets à la samba, danse native du pays. Pied droit devant, puis on ramène. Pied gauche devant puis on ramène. Et on accèlere jusqu’à devenir fou (voir Paulo). Ici tout le monde sait le faire, j’apercois un gamin de 2 ans bouger au son du groupe et une grand mere marquer le rythme d’un mouvement du bassin. Cést comme le ski pour nous autres grenoblois, avant même de savoir marcher, on nous met dedans. Quelques filles (des vrais) se mettent à tourner. Les fesses tressautent, les jambes et les pieds dansent à une vitesse impensable. Quelle energie la musique !

Un autre jour nous partons pour le vrai Carnaval de Rio, dans la ville. Le sambadrome accueille des centaines de chars décorés magnifiquement, un véritable délire artistique plein de créativité et d’imagination. C’est de là que la télévision fait pleuvoir des cascades d’images. Je lui préfére la rue plus populaire. Entrée payante, le filtre économique est en place, mais l’organisation réserve chaque année de plus en plus de places aux jeunes des favellas impliquées dans leurs écoles de samba, véritables structures sociales qui permettent à pas mal de monde de s’en sortir. Lieux d’accueil, d’éducation, une grande famille et des objectifs pour une jeunesse qui parfois n’a plus rien d’autres pour se guider. Peut-être une analogie avec le rap chez nous ?

Les confettis pleuvent les blockos, composés d’une cinquantaine de danseurs aux costumes fous et d’un char bariolé, se succèdent sur le rythme des batucadas, une danseuse quasi nue esquisse quelques pas de samba. Nous voila au carnaval de Rio, la caipivodka aide à réaliser, à prendre conscience d´être là où je suis, d´être venu là en vélo et bateau à voile, simplement !

On découvre le Mr freeze à la cachaça, rhum national, une invention révolutionnaire !

Retournant en ferry à Niteroi, un indien « authentique » entame une chanson populaire, reprise par lénsemble des passagers. Les gens se lèvent, tapent contre les chaises, se mettent à danser, une farandole se forme, le ferry entier láccompagne, la joie commune est indescriptible, j’en pleure de bonheur.