De Sydney à Braidwood

Australie - Message posté le

Sébastien raconte :

Bon, mais que fabriquent ils donc tous les deux là ! La dernière mise à jour de leur site date de six mois, et je sais via ma grande tante par alliance qui connait le boucher du coiffeur qu'un paysan a vu pédaler nos amis sur une route en Nouvelle Calédonie il y de cela quinze jours. C'est donc qu'ils sont toujours en vie !!

En leur faisant gentiment (enfin j’ai essayé) observer qu'ils communiquaient au "grand public" autant que la marine soviétique en pleine guerre froide, Nadège et Olivier m'ont donc répondu un truc du genre "vas y gros malin, tu verras ce n'est pas si facile. D'ailleurs nous comptions sur toi pour la page Facebook de « En route avec Aile".

Opla ! Je m'y colle donc et me présente. Je suis Sébastien, je connais Olivier depuis l'enfance et Nadège depuis un peu moins longtemps. J'ai déjà partagé leur expédition en Amérique du Sud pendant trois semaines et curieusement j'ai signé a nouveau mais cette fois pour six mois et en Australie. Je suis parapentiste et ai fait du kite au moins une fois dans ma vie (merci Elie). Cette unique expérience aura peut être son importance dans quelques mois pour notre essai de traverser le désert en vélo tracté par des kites. On verra.

A mon tour donc de narrer un voyage. Première observation de leur (pardon, je dois dire dorénavant "notre") épopée, le temps libre que j'imaginais gargantuesque est limité. Le voyage en vélo impose un emploi du temps rythmé par le soleil. Lever tôt, pédaler toute la journée à s'imprégner des paysages et de la route, arrêt trois heures avant le coucher du soleil pour chercher puis monter le campement. Le sommeil arrive avec la nuit et au matin tout recommence. Entre le vélo et les nécessités du camping il reste au mieux une heure "libre" par jour qu'Olivier et Nadège utilisent pour préparer, réparer, laver leur matériel usé par les (très nombreux) kilomètres avalés. Peu de temps donc pour écrire des textes, préparer les photos et mettre à jour leurs médias. Sans parler de la ressource en électricité qui est une denrée rare en bivouac dans le bush Australien.

Nous nous sommes rejoints à Sydney le 4 octobre. Le temps de récupérer mon vélo et de voler au dessus de la mer de Tasmane au mythique (mais TRES réglementé) Stanwell Park, nous nous mettons en route. L’itinéraire choisi initialement devait courir vers le Sud le long de la côte en profitant chaque soir des joies de la plage. Très belle idée cartographique mise à mal par la réalité routière au bout de deux jours. Passé une centaine de kms au Sud de Sydney, plus de jolie route côtière peu fréquentée. L'autoroute relie les localités avec les plages rêvées espacées de dizaines de kms. De plus il faut encore quelques kms ‘off the road’ pour rejoindre la côte puis retourner sur ladite autoroute. Beaucoup de détours donc pour avancer sur une 2x2 voies heureusement bordée d'un large espace pour les vélos. 

Grande découverte pour moi : une voiture ou un camion lancé a 100 kms/h à 2 mètres de vos oreilles a un volume sonore digne d'un concert punk ! Multipliez ça par un trafic d'enfer et comme nous, vous direz alors: "Adieu la mer, cap sur les montagnes et le bush !" 

Les petites routes peu fréquentées nous mènent via Braidwood à travers de gigantesques forets d'eucalyptus peuplés de perroquets (et de quelques serpents…). Les bivouacs se font dans la campagne ou dans la foret posés peinards au bord de rivières. 

Le voyage commence pas mal !