Brazil Minas Gerais - Governador Valadares

Brésil - Message posté le

Le Brésil, c'est une longue route étalonnée de restaurants du midi à volonté, pour 6 Réais (2€) riz et 'feijoes' (haricots rouges).

C'est dans les magasins un choix extraordinaire de 'doce de leite' (douceur de lait), sorte de Nutella sud-américain. De source sûre, on en trouverait jusqu'en Argentine.

C'est une hospitalité accordée après nombres explications et quelques essais infructueux. Soit le patron ou le mari n'est pas là, soit on m'indique étrangement la station service: comme quoi les brésiliens dormiraient dans les stations services pendant leurs vacances, charmant!

Parfois une voiture s'arrête, échange quelques mots à la volée, suivie rapidement par une invitation à déjeuner, à dormir.

Les rencontres sont familiales. Dans les campagnes, pas de jeunes de mon âge : ou bien plus vieux, ou bien des enfants beaucoup plus jeunes.

Ma route me sépare de la côte et file plein ouest dans d'étranges montagnes russes pleines de morros, sortes de nez de Cyrano pointant absurdement vers le ciel.

Climat équatorial : à 16h à la douche, pas de discussion. Le reste de la journée: fournaise.

Un oiseau-scie chante le soir, je trouve l'artiste au bout de plusieurs semaines : un gros grillon ventripotent se luxant dans les hautes herbes.

Les premières crevaisons viennent après 5000 kms, je leur pardonne. Sauf quand il pleut à ce moment là!

Governador Valadares :

Site mythique du parapente au Brésil, surtout pour le vol de distance. Le pic est seul au milieu d'un relief relativement plat et quatre axes de circulations partent de chaque cotés: plus facile pour les navettes. Attention cependant, de nombreuses agressions de pilotes auraient eu lieu il y a quelques années et la fréquentation des pilotes étrangers s'en ressent.

Je suis scié de devoir m'acquitter d'un droit pour décoller après être monté à pied! Ce genre de chose va largement à l’encontre de mon idée du vol libre, mais il faut comprendre qu'ici le pilote est un porte-monnaie sur patte.

Les conditions ne sont pas à la fête et je me contente d'un seul plané au dessus du rio Doce, alors en crue. Nous avons par la suite la brillante idée d'aller y surfer la plus grosse vague: géniale mais franchement à couper le souffle. Dans tous les sens du terme!

Les questions constamment posées (je les ai en horreur et tente tout moyen pour éviter d'y répondre, souvent en vain):

- d'où viens tu? (da Francia) - da FRANCIA? (« si si da Francia » = 17 fois par jour, AUCUN ne peux s'empêcher de répéter, j'hésite à répondre : '- non, non, da Francia', juste pour rire un bon coup).

- combieno de tempo para arriviero icito? (mon portugais est quasi niveau bilingue)

- adonde vas (où vas tu)?

- todo com la bicicleta ? Ooooooooh!

- combiennos de kilometros?

....

Ce genre de constante de Panurge me pousse à rechercher la quiétude dans une calme solitude et loin de mes semblables.