A la recherché du Méliphage Noir, La Ouinée

Nouvelle Calédonie - Message posté le

Trois mois au même endroit, voila bien trois ans que cela ne m’était pas arrivé. Du coup on se fait des amis, on revoit les gens, nous redécouvrons les joies de la vie sédentaire.

On songe même à ne pas repartir de suite en Nouvelle-Zélande  et peut-être à trouver un travail ici.

Territoire français, besoin de nos compétences d’ingénieurs, salaires corrects, l’équation semble vouloir s’équilibrer d’elle-même. Nos CVs commencent à circuler. Les demandes aux voiliers aussi. Ce sera aux premiers qui répondent !

Un soir, dans un supermarché, une fille que nous avions rencontré une fois lors d’un apéro de géologues nous aborde pour nous proposer une expédition sur la Cote Oubliée, un coin de terre où nulle route ne mène, un coin de paradis sauvage laissé à l’écart de la fureur industrielle du pays.

 Laissant Nadège en base arrière, trop timide dans un environnement de rivière caillouteuse, je pars en compagnie d’un jeune ornithologue de La Réunion, Fabien.

Un petit avion du village minier de La Ouinée nous pose gracieusement à bon port.

Sac au dos Fabien fait ça depuis trois mois déjà. Je vais alors endurer un très très haut niveau de « trek » à se faufiler entre les lianes diverses et tenir en équilibre sur des rochers glissants en surplomb.

250m à l’heure, une belle moyenne sachant que nous y mettons toute notre énergie. Toutes les 30 minutes nous sortons une « valise MP3 » qui reproduit le chant du Méliphage Noir.
Des fois ça marche, l’oiseau vient, mais là pas. Aucun méliphage en cinq jours. Puis les batteries tombent à plat.

Nous prenons la décision de rebrousser chemin et plutôt que de traverser la chaine nous allons tenter de faire de l’avion-stop à La Ouinée de nouveau. Ca marche comme sur des roulettes un grand merci à Christophe Montagnat, de la mine du même nom, grand naturaliste lui-même malgré et peut-être grâce à son métier de minier.

Ce fût là une des expériences les plus intenses de ma vie.